jeudi 27 août 2015

« Sun Girls » : ne les appelez surtout pas féministes !

Je relatais dans mon dernier billet qu’à New York, des militantes féministes participaient niaisement à « l’évènement » Go Topless, happening instauré par nul autre que Raël, chez qui le respect de la femme n’a jamais été une priorité, ou beaucoup s’en faut. Une enquête réalisée par Brigitte McCann sur cet étonnant individu avait donné lieu à la parution, en 2003, d’une série d’articles dans Le Journal de Montréal et, en 2004, d’un bestseller choc intitulé Le journal d’une infiltrée.


Raël, strange bedfellow féministe...
Voici quelques extraits éloquents de l’un des articles du Journal de Montréal à propos de cette figure pour le moins inusitée du féminisme radical…

« L’enquête du Journal a permis de constater que certains raëliens, surtout des femmes, sont prêts à mourir pour leur prophète. Les « Cordons dorés », objets sexuels et élite des Anges de Raël, ont l’obligation de faire plus que servir leur « prophète ». Elles doivent s’engager à « mourir » pour lui, au besoin, selon des documents internes obtenus par le Journal et selon des témoignages recueillis parmi les Raëliens.

« Un texte intitulé Dernier message est remis à toutes les raëliennes intéressées à se joindre aux Anges de Raël. Il indique éloquemment qu’elles doivent « être prêtes à être au service des Élohim (extraterrestres) et des prophètes (Raël) sans aucune restriction, incluant la sexualité ». Le « privilège d’être près d’eux » est toutefois réservé à celles qui veulent tout donner, « incluant leur propre vie si cela était nécessaire pour les protéger ».

« En devenant Cordon doré, certaines d’entre elles choisissent de n’avoir des relations sexuelles qu’entre elles ou avec leur « prophète ». (…) Ce sont des individus (toutes des femmes) qui sont prêts à tout sacrifier pour eux (les anges de Raël, les Élohim et leur Messager), tant leur vie professionnelle que sentimentale et même leur vie tout court », peut-on lire dans un deuxième document destiné aux Anges. »

Voilà donc le gourou que suivent et cautionnent docilement ces andouilles aux seins nus ! N’est-il pas suprêmement ridicule le spectacle de ces naïves aux charmes relatifs, inspirées par un tel individu, en train de balader leur seins de grosseurs, de formes et de fermetés à géométrie variable, comme si l’avenir de l’humanité en dépendait ? 

Pendant ce temps, de vraies femmes doivent faire face à des enjeux autrement plus fondamentaux : leur survie même, et au péril de leur vie…

Une riposte féminine…

… Mais certainement pas féministe, au sens que ce mot affiche de plus en plus, tel que dénoncé par Élisabeth Badinter dans son essai intitulé à juste titre Fausse route.


En lieu et place du clownesque Raël, c’est Xate Shingali, 30 ans, une ancienne chanteuse yézidie, qui a formé, avec l’accord du président kurde Massoud Barzani, un bataillon de 123 femmes de 17 à 30 ans en vue de lutter, arme au poing, contre les brutes de l’État islamique qui enlèvent, violent et vendent leur compatriotes féminines. Les djihadistes ont tué plus de 5000 yézidis et capturé 500 femmes et enfants. Shingali n’est-elle pas une figure de proue autrement plus inspirante que le petit copain des Élohim ?

Xate Shingali


Elle et ses combattantes, qui se sont données le nom de Sun girls, parce qu’elles se disent investies de la protection du soleil, disposent d’un avantage certain en la superstition qui habite les terroristes de Daesh, persuadés que le fait d’être tués par une femme les éloignera à tout jamais des joies du paradis et des 72 vierges qui les y attendent impatiemment…
Une ancienne top modèle canadienne, qui se fait appeler Tiger Sun, combat de son côté les djihadiste en Syrie depuis le printemps passé et ce, sans la moindre formation militaire. Plus prosaïque, Helly Luv, surnommée la Shakira kurde, s’oppose à l’État islamique par la chanson. Ses textes engagés et un clip vu plus de deux millions de fois, tourné prés de la zone de combat en Irak, lui ont valu des menaces de mort du groupe terroriste.

Comment ne pas être impressionné devant pareille militance féminine ? De retour dans notre Occident pépère, ou mémère, au choix, il est difficile de ne pas regarder autrement qu’avec un sourire narquois ces pseudo-militantes pour qui le pire danger reste d’attraper un bon coup de soleil sur les seins. On a les Sun Girls que l’on peut…

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