vendredi 2 décembre 2016

Faut-il fusionner la Condition féminine et l’Office des personnes handicapées ?

La question, en apparence insolente, se pose tout de même si l’on considère que Mme Lise Thériault, vice première ministre et ministre responsable à la Condition féminine, vient d’annoncer une subvention de 200 000 $ au Groupe Femmes, Politique et Démocratie afin que cette instance soutienne et outille les femmes désireuses de se lancer en politique municipale.

Toutes femmes seraient handicapées, selon la ministre ?
Selon cette femme d’expérience, dont l’opinion compte puisqu’elle a un passé de femmes d’affaires en plus d’être elle-même politicienne, la gent féminine ne peut compter sur son seul mérite ni sur ses seules compétences pour  réussir dans ce domaine inquiétant infesté de testostérone.  Il faut soutenir leur progression chancelante sur les sentiers escarpés et sillonnés de périls de la politique municipale.

En comparaison, les hommes, semble croire la ministre, demeurent autonomes, débrouillards, combattifs, ingénieux, stratégiques, extrovertis, communicatifs, désinhibés, charismatiques, bons orateurs, habiles à ramasser des fonds, brefs, incontestablement supérieurs à leurs consœurs politiciennes dont la faible représentation, à peine 20 %, parlerait d’elle-même.

Les hommes ont-ils besoin de programmes spécifiques, eux ?

La ministre semble si désespérée de la faible représentation féminine en politique municipale qu’elle a même déclaré vouloir admettre les femmes en tchador, contre l’avis déjà exprimé par Philippe Couillard lui-même.  Faut dire que de telles femmes, si peu autonomes qu’elles vont jusqu’à souscrire à une religion qui les méprise, démontrent un besoin criant d’aide psychologique. 
 
Mais nous faut-il davantage d’incompétents en politique municipale que nous en avons déjà ?  Des femmes, islamiques ou non, qui ne savent pas s’organiser par elles-mêmes en vue d’une élection seront-elles en mesure, dans l’éventualité improbable où elles seraient élues, d’assumer les fonctions de conseillère, voire celles plus exigeantes de maire ?

Soulignons que Mme Thériault doit elle-même son premier ministère, celui de l’Immigration, à une spectaculaire mesure de discrimination positive, mise en place par Jean Charest, qui avait instauré une parité ministérielle cosmétique et électoraliste à partir d’une députation à seulement 25 % féminine.

Tout à fait le mandat de l’OPHQ…

Devant l’opinion de la ministre à l’effet que de si faibles compétences en politique municipale nécessitent un soutien des femmes à même les fonds publics, ne serait-il pas judicieux, afin d’éviter les dédoublements d’avec des ressources déjà existantes, d’envisager la fusion du Secrétariat à la Condition féminine avec l’Office des personnes handicapées du Québec ?

Il suffit d’examiner le mandat de l’OPHQ pour s’en convaincre :

« L’Office a pour mission de veiller au respect de la Loi et de s’assurer que les organisations poursuivent leurs efforts à l’égard de la participation sociale des personnes handicapées. »
 
Me semble que nous sommes au cœur du sujet, non ?

«Il exerce ainsi des responsabilités de promotion, de coordination, de conseil et d’évaluation. De plus, il informe, conseille, assiste et fait des représentations en faveur des personnes handicapées et de leur famille, tant sur une base individuelle que collective. » 

Lise Thériault devrait-elle recommander la fusion ?
Comment le Secrétariat à la Condition féminine pourrait-il se dissocier de pareille perspective ?

« L’Office exerce sa mission en collaboration avec les organismes voués à la promotion des intérêts des personnes handicapées, l’ensemble des dispensateurs de services destinés aux personnes handicapées (ministères, organismes publics, réseaux de services), les acteurs majeurs influençant la participation sociale de cette population (municipalités, entreprises) et le milieu de la recherche. »

Pourquoi un Secrétariat à la Condition féminine quand l’OPHQ remplit déjà exactement le même mandat, incluant le plan municipal ?

« Les interventions de l’Office visent tous les secteurs de la vie scolaire, professionnelle et sociale des personnes handicapées, peu importe leur type d’incapacité. »

Ici on oublie la conviction religieuse pour tenir compte du tchador si cher à Mme Thériault, mais bon, l’expression « peu importe leur type d’incapacité » parle d’elle-même et englobe ce handicap tant vestimentaire qu’idéologique.

Une question s’impose néanmoins : est-ce que le fait d’être une femme constitue en soi un handicap aux yeux de la ministre ?  Et se peut-il qu’en considérant la gent féminine comme un groupe de personnes handicapées, Mme Thériault fasse preuve de misogynie ?  Intéressant questionnement, n’est-ce pas, concernant une élue qui prétend respecter les femmes ?

Une première depuis 2009 : Blogger retire l'un de mes billets.

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